Les 16-17-18 & 
    23-24-25 Novembre 
    avec Little Al 
les 30 Novembre 
    & 1-2-7-8-9 Décembre 
    avec J.J. Malone, Fillmore Slim & Paris Slim 
HOLLY MAXWELL 
    
    Une rencontre du troisième type
 
  
Si le seul 
  nom de Holly Maxwell la prédestinait à enregistrer le premier CD de cette collection 
  " Live at the Maxwell Café ", ce n'est bien sûr qu'un de ces " hasards objectifs 
  " chers au surréalistes ! Dès les premières notes, on aura compris qu'il s'agit 
  là de pure magie, d'une de ces relations miraculeuses qui se nouent mystérieusement 
  entre une voix et un lieu... 
  Sa superbe voix de soprano coloratura l'avait amenée à apprendre d'abord l'opéra. 
  Adolescente, elle chantait le répertoire lyrique allemand, français et italien. 
  Sa voie semblait toute tracée : elle avait tout pour se faire un nom dans la 
  dynastie des grandes cantatrices afro-américaines, de Marian Anderson à Jessye 
  Norman... Mais à dix-sept ans, naturellement, elle préfère sortir dans les clubs 
  : 1962, c'est l'âge d'or de la Soul, et elle change de cap. Trois ans plus tard 
  elle enregistre son premier disque. Le célèbre journal Chicago Defender un article 
  polémique : sa maman y déplore que la belle Holly s'égare dans le Jazz et le 
  Blues alors que sa sœur suit sagement ses études classiques ! Chicago a toujours 
  été divisé par la lutte des classes. Holly manque de devenir schizophrène : 
  dans les clubs interlopes du South Side, elle végète comme chanteuse de Blues 
  ; dans les bars chics du North Side, elle est vite applaudie comme une excellente 
  " Jazz singer ", écartelée entre deux modèles un peu contradictoires : Ella 
  Fitzgerald et Billie Holiday. Elle ne les reniera jamais : à la fin des années 
  70, elle sera la chanteuse attitrée de Jimmy Smith. Mais entre temps, elle s'est 
  prise de passion pour Gladys Knight, et surtout pour Aretha Franklin, dont elle 
  apprend les chansons par cœur... 
  Le cœur, elle n'en manque pas, la voix non plus. Mais l'âme ? En 1977 elle entre 
  dans le groupe d'Ike Turner, un an après la rupture avec Tina. Elle devient 
  son amie de cœur, en tout bien tout honneur. 
  Holly Maxwell, à l'aube du XXIe siècle, a conservé son timbre très juvénile, 
  seul son phrasé s'est brisé pour laisser transparaître ces " bleus de l'âme 
  " sans lesquels elle ne serait qu'une chanteuse surdouée. Sa diction est devenue 
  plus dramatique, elle descend souvent dans le grave, sans jamais tomber dans 
  le mélo, car il y a toujours une petite lueur éblouissante au bout du tunnel 
  de ses longues et subtiles improvisations. Car Holly a gardé de son expérience 
  du jazz cette liberté souveraine qu'est l'art suprême du scat ( chant improvisé 
  en onomatopées ) et une méfiance instinctive à l'égard des clichés trop faciles 
  du Blues au kilomètre... 
  C'est aux artistes comme elle qu'est dédiée cette série de CD. Si Holly Maxwell 
  inaugure la collection " Live at the Maxwell Café ", ce n'est ni un choix ni 
  un hasard : c'est de la magie.